Faut-il vraiment inviter Geert Vanden Bossche en commission parlementaire ?
Lettre ouverte à Eliane Tilleux, (PS) présidente de la Chambre, Daniel Bacquelaine (MR), président de la Commission santé, Catherine Foncq (CDH), députée, Laurence Hennuy (Ecolo), députée. Madame la Présidente, Monsieur le Président, Mesdames les députées,
Je me permets de vous interpeller au sujet des experts qui seront prochainement entendus par les membres de la commission santé, dans le cadre du débat parlementaire sur l’obligation vaccinale. Un nom parmi ces experts a retenu mon attention. Il s’agit de Geert Vanden Bossche, d’abord présenté comme psychiatre, et le lendemain comme vétérinaire et virologue. Geert Vanden Bossche nourrit les délires de la complotosphère depuis des mois, suite à la publication d’une carte blanche arguant notamment qu’on ne vaccine pas pendant une pandémie, au risque de favoriser l’émergence de variants. Cette opinion n’a été relayée par aucun média sérieux, mais a été reprise par France Soir (dont on connaît les accointances avec Hold Up, par ex.) et a fait le tour du monde.
Je me garderai bien de faire montre d’ultracrépidarisme en rappelant ici quelques principes darwiniens de base. Mais j’attire votre attention sur le manque de crédibilité du personnage (huit articles scientifiques en tout, le dernier publié en 1995), la mythomanie qui trame son CV (la Fondation Bill & Melinda Gates nie l’avoir jamais employé), sans oublier le conflit d’intérêt (l’homme est fondateur d’Univac). En démocratie, il faut écouter les experts, dont les avis peuvent être divergents voire contradictoires, mais il faut d’abord vérifier leur qualité d’experts ! Outre le ridicule dont se couvriraient nos institutions fédérales en consultant Geert Vanden Bossche au même rang que Marius Gilbert ou Emmanuel André pour ne citer qu’eux, un petit tour sur Twitter vous convaincra des dégâts que font ses prises de position auprès des antivax. Certes, sa parole devant la Commission santé ne vaudra sans doute que pour un trente-deuxième de l’expertise convoquée, mais la vitrine et la crédibilité que cette consultation offre à cet usurpateur seront – sont déjà – immenses et dramatiques. C’est une fissure dans la digue de la rationalité qui a entouré jusqu’alors les prises de position du Codeco – même si celles-ci étaient parfois le fruit de compromis économiques voire politiques, jamais jusqu’ici, il me semble, on n’avait donné du crédit à un tel niveau à un tel charlatan. Je suis certaine que vous aurez à cœur de relayer ces inquiétudes auprès des membres de la commission. De nombreux sites en langue néerlandaise ont déconstruit les assertions de Geert Vanden Bossche, et ont vérifié chaque item de son cv. En français, on trouvera de l’information sérieuse du côté des québecois, et carrément sur un site gouvernemental. Veuillez agréer, Madame la Présidente, Monsieur le Président, Mesdames les députées, l’expression de ma considération distinguée. Dominique Costermans
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